| ||
| ||
Festival de pièces courtes - CODATYV
Avril 2018
Exposition de Jean Michel Ribes - Mise en scène : Dominique NainMarie-Françoise Fayette - Catherine Nain-Bahon - Patricia Rault - Nadine Sol - Hervé Cornu
|
|
|
|
*************
mai 2017Un crâne sous une tempête
de Abraham Dreyfus
*************
mai 2016La Pénitence de Courteline
Philippe Barrière et Brigitte Renault
Le petit monde de Courteline
La Cinquantaine
(musique de Paul Delmet)
(musique de Paul Delmet)
La femme (Elodie) : Brigitte RENAULT
L’homme (Benjamin) : Michel Albert
Le Gora
Bobéchotte : Catherine SCORDEL
Gustave : Claude VALENTE
Avant et après
Marthe : Josiane MOUROT
René : Michel Albert
Monsieur Badin
Ovide : Jean-Loup MARTIN
Le Directeur : Charles DUBOIS
Monsieur Badin : Harold BARRAULT
L’Extra-lucide
Madame Prudence : Josiane MOUROT
Monsieur Ledaim : Claude VALENTE
La Pénitence
L’Abbé Bourry : Philippe BARRIERE
Claudine : Nadine SOL
Jeanne : Anne-Lise FERRARO
L’Honneur des Brossarbourg
La Baronne Marie-Françoise FAYETTE
Le Baron Jean-Loup MARTIN
Un mois de prison
Marthe Passoire Nadine SOL
O. Courbouillon Claude VALENTE
Les Boulingrin
Félicie : Catherine SCORDEL
Des Rillettes : Philippe BARRIERE
Madame Boulingrin : Anne-Lise FERRARO
Boulingrin : Charles DUBOIS
Dans un assemblage de courtes pièces délicieusement drôles, la Compagnie de Long’Œil, fait surgir devant le spectateur tout le petit monde si cher à COURTELINE : le mari lâche, irascible et menteur, la femme légère, écervelée ou mégère, le fonctionnaire ahuri… Les noms des personnages sont à eux seuls déjà tout un programme et rendent compte de la part de bouffonnerie et de folie de chacun : Bobéchotte jacasse, M. Boulingrin fulmine pendant que Mme de Brossarbourg minaude …
En observateur facétieux et avisé des mœurs de son temps, ce grand Monsieur du théâtre qu’est Courteline se plaît à décrire le milieu petit-bourgeois et à montrer avec malice les faiblesses et mesquineries humaines (qui, elles, sont de tous les temps !)… « Je prends le droit de rire des petites misères qui ne valent pas la peine qu’on en pleure », se plaisait-il à dire, et c’est bien le quotidien et la vie qui sont placés ici au premier plan.
Il nous offre en effet des tranches de vie saisies sur le vif : la vie bureaucratique avec Monsieur Badin, les histoires de couples avec Avant après et de « liaisons » avec Le Gora, les scènes de ménage fracassantes chez Les Boulingrin pour n’en citer que quelques-unes. Avec un sens aigu du détail cocasse, drôle et mordant, il nous propose des portraits sans concession, caustiques même : que penser de cette respectable Marthe Passoire qui semble vivre une véritable tragédie ?
Un couple légèrement aviné pousse la chansonnette pour ouvrir le spectacle avec La Cinquantaine et le rythme est donné : vont se succéder alors des personnages surprenants et loufoques, comme cette extra-lucide futée et âpre au gain ou ce curé pressé, essayant d’adapter tant bien que mal le niveau de la pénitence au degré de gravité de la faute. Pas simple, manifestement… Et tout cela, dans un style alerte et une langue savoureuse. Les répliques fusent de toutes parts !
Avec un vrai talent d’amuseur public — au sens noble du terme —, Courteline est capable de faire rire en toute simplicité, en dressant de véritables croquis satiriques de la nature humaine. Un rire rafraîchissant, qui fait du bien et permet de relativiser les « petites misères » du quotidien.
Qui est Georges Courteline (1858-1929) ?
Son vrai nom est Georges MOINEAUX. Il est le fils de Jules MOINEAUX, chroniqueur et vaudevilliste qui fait carrière dans l’humour, sous le Second Empire. Georges fait le désespoir de sa famille : cancre obstiné, piètre soldat et fonctionnaire épisodique au Ministère des cultes, il ne semble doué que pour le farniente. Au Collège, un professeur lui avait dit : « Continuez de vous laisser aller à votre nature, suivez vos penchants, écrivez ce qui vous vient à l’esprit… » Georges trouve dans l’écriture un véritable refuge.
Ardent versificateur, il se forge un style précieux et précis. En 1881, il publie un poème dans le premier numéro de la revue littéraire, Paris-Moderne, sous le pseudonyme de Georges COURTELINE.
Dans ses courtes pièces, il décrit des petites comédies humaines, met en scène des personnages comiques de différents milieux. Lui qui prétendait ne pas avoir d’imagination a créé en tout 344 personnages !
La reconnaissance du public, comme celle de la critique, lui valent de voir certaines de ses pièces inscrites au répertoire de la Comédie-Française : Boubouroche, La Cruche, La Paix chez soi, La Conversion d’Alceste… Pour sa création impressionnante, il reçoit la Légion d’honneur en 1899 et est admis à l’Académie Goncourt en 1926. Courteline repose au cimetière du Père-Lachaise.
On parle de « situation courtelinesque » lorsque quelqu’un est plongé malgré lui dans une situation inextricable.
Courteline a écrit... :
« Il vaut mieux gâcher sa jeunesse que n’en rien faire du tout. »
« Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. »